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Vivons-nous la "crise de l'abondance" ?
Janusz Bucki
Thierry Sautelet
Les dernières décennies ont été marquées par l’effort énorme dans l’amélioration de la productivité des entreprises. Les nouvelles technologies, l’automatisation des moyens de production, l’informatisation de la circulation de l’information à l’échelle planétaire y ont largement contribué. L’ouverture des frontières et la globalisation des échanges ont permis aux entreprises de délocaliser leurs activités dans les zones à moindre coût de main d’œuvre. Ainsi, leur rendement a davantage augmenté.
Avec une vitesse phénoménale, jamais observée dans l’histoire, l’industrie contemporaine est parvenue à satisfaire la demande solvable. En même temps, le développement et la montée en puissance des nouveaux marchés s’avéraient plus laborieux que certains espéraient.
Ainsi, de la rareté de l’offre nous sommes passés à la rareté de la demande.
Or, la rareté et l’utilité d’un produit ou d’un service déterminent son prix et, par là même, la valeur ajoutée réelle obtenue au moment de sa vente. Avec la diminution de la rareté, l’obtention de la valeur ajoutée devient de plus en plus difficile. Évidement ce phénomène n’avait pas touché tous les secteurs d’activité économique dans la même proportion.
En situation de saturation de la demande solvable, les différentes stratégies apparaissent et se combinent afin de maintenir le niveau de valeur ajoutée : on vent non seulement le produit mais aussi son impact sur l’image de celui qui l’acquiert, la fuite en avant dans la création de nouveaux modèles rendant obsolètes les versions remplacées, on fait la promotion de la culture des marques, ...
Quand la demande solvable se raréfie, il est possible de l’accroître : enfin, les prêts à la consommation servent à cela.
Ainsi, prolifèrent des offres de « prêts faciles » jusqu’à en faire une norme de « vie à crédit ». Prêter devient indispensable pour maintenir la croissance. La croissance ainsi alimentée était censée garantir le remboursement des prêts. Les ménages empruntaient, la garantie en était la croissance suscitée par ces emprunts : « le serpent économique mangeant sa queue ».
L’obtention de la valeur ajoutée devenant de plus en plus difficile, l’effort de valorisation des entreprises s’est déportée sur la bourse. Déconnectée de la réalité économique, les placements investis en bourse ont trop souvent épousé la logique spéculative. Malheureusement, la gestion de la valeur boursière ne se traduisait pas nécessairement en bonne gestion de l’entreprise.
Le ménage constitue la cellule de base pour la consommation. L’accession au logement en signe le début, suivi par les achats de meubles, de l’électroménager, de la voiture, … puis avec les enfants, les autres dépenses suivent. Ainsi, une importante chaîne de consommation commence par l’accès au logement. Faciliter l’accès au logement a pour conséquence naturelle l’augmentation de la consommation d’autres produits, d’autres services. Ne dit-on pas en France : «quand le bâtiment va, tout va».
Il n’est donc pas étonnant que la crise actuelle en premier temps ait touché le marché immobilier.
Aujourd’hui, nous observons un ajustement de l’offre à la demande solvable. Les bourses affichent des pertes, la production diminue, les travailleurs perdent leurs emplois. Les gens solvables encore hier ne le sont plus aujourd’hui. Ainsi, une spirale du recul économique commence.
Aider les entreprises à maintenir un niveau de production difficilement vendable, même si pour un temps l’on sauve les emplois, semble une solution provisoire. Le risque en est, soit de dépenser nos réserves, soit d’augmenter le déficit. L’un ou l’autre risque de déclencher l’inflation, la récession. Sauf, si nous avons une certitude qu’il s’agit, en l’occurrence, d’un phénomène conjecturel.
Or, une réflexion approfondie nous fait constater que ce phénomène a un caractère systémique dépassant de loin la malhonnêteté ou l’incompétence de certains banquiers.
Les sociétés riches se perçoivent pauvres aujourd’hui dans le « faux miroir des indicateurs économiques » : paradoxe du passage de la gestion de la rareté à celle de l’abondance (à voir aussi un autre article «
Gestion de la rareté, gestion de l'abondance <ART08-B-ADSc-rarete-abondance-fr.htm> »).
Alors, il s’agirait plutôt de la fin d’un cycle de développement économique que d’une crise conjoncturelle. Elle-même accompagnée, grâce à la libération de la circulation des capitaux, par une augmentation de la spéculation financière.
Dans ce cas, nous entrons dans une période, peut être trouble, de repositionnement significatif des axes du développement et, par là même, des capitaux avec un impact important, fort possible, sur les modes de redistributions des plus values.
Cette transition pourrait être difficile à gérer étant donné qu’une majorité de ceux qui profitaient de l’ancienne situation voudront probablement la maintenir, y compris même « sous perfusion d’aides des états ».
Dans ce contexte, un repositionnement radical des objectifs, des efforts et des capitaux paraît indispensable pour dépasser cette « crise de l’abondance » et amorcer ainsi la transition vers l’étape suivante du développement de notre civilisation, qui se caractérise par un relèvement de nos ambitions collectives et individuelles. Les nouvelles ambitions devenues nos nouveaux objectifs vont inévitablement activer les nouveaux pôles de rareté et, par là même, ouvriront des champs nouveaux pour la création de valeur ajoutée.
Il s’agira ici de projets ambitieux, à long terme. Néanmoins, tout projet de cette envergure aura son petit lot de partisans et une masse des sceptiques : avons-nous vraiment besoin de cela, le savoir nous manque, pas de moyens, qui va investir du moment où ce sont seulement nos petits enfants qui pourriront éventuellement en profiter …
Pour le faire, il faut donc une formidable volonté politique - souvenons nous du Général de Gaulle et de la création de la CEA ou une très forte pression externe - le programme Apollo dans le contexte de la guerre froide.
La prise de conscience de la crise climatique nous indique déjà quelques-unes des directions possibles.
en traduction
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HerreraJanna22, le 22.05.2010